Libi Na Wan : 31 ans d'insertion et de transmission du patrimoine Businengé

Présentation de l’association LIBI NA WAN

Association loi 1901 basée sur la solidarité, LIBI NA WAN a été créée en 1994 pour favoriser l’insertion économique et sociale de la population Businengé. Composée de sept ethnies, cette population regroupe les descendants des esclaves Africains qui se sont rebellés et enfuis dans la forêt amazonienne. Ils ont alors pris le nom de " Bush Negro " (nègre des bois), ou Businengé, dans leur langue.

Association loi 1901 basée sur la solidarité, LIBI NA WAN a été créée en 1994 pour favoriser l’insertion économique et sociale de la population Businengé. Composée de sept ethnies, cette population regroupe les descendants des esclaves Africains qui se sont rebellés et enfuis dans la forêt amazonienne. Ils ont alors pris le nom de " Bush Negro " (nègre des bois), ou Businengé, dans leur langue.

Cette création s’est faite à partir d’un constat très simple : alors qu’une opération importante de Résorption de l’Habitat Insalubre (RHI) était lancée au village Businengé de Kourou pour reloger ses habitants vivant en bidonville, rien n’était prévu pour tous ces nombreux jeunes livrés à eux mêmes et sans perspective d’avenir (avec les problèmes de délinquance à la clé) : que ce soit en terme d’équipements de proximité, d’où l’inscription du quartier par la suite dans le périmètre du Projet de Renouvellement Urbain (PRU) de Kourou pour traiter cette problématique, ou d’un point de vue économique, alors que des compétences, telle la sculpture du bois pratiquée dans de petits ateliers informels, étaient entrain plus ou moins de disparaitre .

Outre les actions de soutien et d’accompagnement social apportées au quotidien à la population, les actions spécifiques portées par LIBI NA WAN ont donc d’abord été axées sur le TEMBE, artisanat traditionnel des différentes ethnies et base de la culture Businengé. A cet effet LIBI NA WAN a mis en place des ateliers-école destinés à rendre accessibles aux jeunes les savoir-faire traditionnels, tant sur le plan technique que sur celui de la lecture des symboles qui constituent l’écriture ornementale de l’Art marron. Des publications ont été faites pour faire mieux connaître cet art auprès d’un public élargi.

LIBI NA WAN a ensuite mis en place des chantiers d’insertion liés au TEMBE : cuisine traditionnelle, broderie, sculpture et peinture Businengé ….afin de former des jeunes pour que ceux ci puissent monter leur propre activité et vivre de leur art, ce qui a été le cas pour certains de nos anciens salariés.

Afin de mieux répondre aux attentes et besoins malheureusement toujours plus nombreux de toutes ces personnes en difficulté d’insertion sur Kourou, quelque soient leur origine et leur quartier, et afin de s’inscrire pleinement dans une démarche d’insertion sociale mais surtout et plus que jamais économique, deux chantiers d’insertion aux compétences élargies, liés aux techniques de constructions, aux métiers du bâtiment pour l’un d’entre eux, et aux travaux de menuiserie-ébénisterie pour l’autre, ont été mis en œuvre. Ces métiers ont été choisis parce que davantage prometteurs en terme de débouchés et d’emploi.

Depuis plus de 30 ans, LIBI NA WAN continue d’accompagner les personnes en insertion en leur offrant une formation complète et un accès à l’emploi durable.

L’association propose des formations de 12 à 18 mois permettant aux participants d’acquérir des compétences techniques et des savoirs essentiels (savoir-faire et savoir-être) afin de faciliter leur insertion professionnelle. Certains choisissent ainsi d’intégrer directement le marché du travail, tandis que d’autres poursuivent vers des formations qualifiantes ou créent leur propre activité.

Pour cela, LIBI NA WAN s’appuie sur des formateurs expérimentés, dont certains sont d’anciens bénéficiaires des chantiers d’insertion. Dans le cadre du chantier menuiserie-ébénisterie, les participants réalisent aussi bien des meubles sur commande pour des particuliers que du mobilier urbain destiné aux collectivités. Quant au chantier bâtiment, il permet aux salariés en insertion de travailler sur des projets concrets tels que la construction de carbets, l’édification de clôtures, la rénovation de logements et la peinture d’immeubles, dans le cadre de marchés remportés directement par l’association ou en sous-traitance. Aujourd’hui encore, ces chantiers accueillent un public en difficulté d’insertion à 100 %, bien au-delà des quotas habituels imposés par les clauses d’insertion.

En complément, une formation théorique adaptée aux besoins de chacun est proposée : certains participants ayant eu peu d’accès à l’éducation, un accompagnement spécifique est mis en place pour leur permettre d’acquérir les bases nécessaires à leur insertion professionnelle. L’accompagnatrice sociale de l’association joue un rôle clé en identifiant des entreprises prêtes à accueillir les bénéficiaires pour des périodes d’immersion et, idéalement, les embaucher à l’issue du chantier, bien que cela reste un défi constant.

Aujourd’hui, LIBI NA WAN est reconnue bien au-delà de la Guyane, tant pour ses actions en faveur de l’insertion que pour la valorisation de l’Art marron. L’association a eu l’honneur de présenter ses créations lors d’expositions de renom, notamment à l’UNESCO et au Québec, renforçant ainsi son engagement pour la transmission du patrimoine culturel Businengé.

Mais elle est désormais aussi reconnue de par les résultats concrets en terme de formation et d’emploi obtenus.